Résumé
Bien qu'il soit un auteur réputé de romans d'épouvante, Mike Enslin n'a jamais cru aux fantômes et aux esprits. Pour lui, la vie après la mort n'est que pure invention, et il a passé suffisamment de temps dans des maisons hantées et des cimetières pour le vérifier...
En travaillant sur son dernier ouvrage, il découvre l'existence d'une chambre, la 1408 du Dolphin Hotel, où se sont produites de nombreuses morts inexpliquées et souvent violentes. Malgré les mises en garde du directeur de l'hôtel, Enslin décide d'y passer une nuit.
Face à ce qu'il va vivre, son scepticisme va voler en éclats. Pour lui, la question n'est plus de savoir si le paranormal existe, mais d'espérer survivre à la nuit de tous les cauchemars...
Avis
Chambre 1408 est une adaptation d’une nouvelle de Stephen King, auteur dont je suis fan absolu, avec pour rôle principal un de mes acteurs préférés, John Cusack. Pour le dire simplement, ce film avait vraiment tout pour me plaire. Mais ce ne fut pas le cas, ou du moins, pas complètement, pour plusieurs raisons.
La première des raisons est une question de globalité. L’ensemble du film ne tient pas. A partir du moment où le personnage de Mike Enslin, joué par John Cusack, pénètre la chambre 1408 ; les différentes façons dont la force malsaine va se manifester va le plonger dans différentes réalités. Malheureusement, toutes ces réalités, et surtout celle où il se croit sorti de la chambre, ne s’articulent pas entre elles. On ne fait que passer d’un état de fait à un autre. Bien sûr, ce procédé sert à la torture, à la fois physique (les changements de températures) et psychologique (les apparitions fantomatiques), du protagoniste. Mais en même temps, elle crée une distance avec le spectateur qui a du mal à suivre la ligne directrice du film. Sur ce point, il est clair que Chambre 1408 n’est pas un film qui s’inscrit dans le genre horrifique pur mais plus dans une sorte de thriller fantastique. Et c’est aussi sur ce point que je voudrais mettre l’accent, car là aussi tout n’est pas totalement maîtrisé.
La première partie du film annonce clairement le sujet du film, à savoir que l’on va suivre un auteur spécialisé dans les hôtels hantés et qui malheureusement n’en trouve pas jusqu’à cette fameuse chambre du Dolphin Hotel. Par ailleurs, la prestation de Samuel L. Jackson en directeur d’hôtel, qui tente de convaincre l’écrivain de ne pas pénétrer la 1408, est superbe. Il parvient à lui seul et en quelques plans et dialogues à instaurer un véritable malaise concernant cette fameuse chambre. On peut dire alors que le spectateur est, tout comme Mike Enslin, à point pour pénétrer dans l’antre de l’horreur. Après un tour d’horizon de l’écrivain, cette chambre ne se distincte en rien d’une chambre ordinaire. Mais le scénario fait monter la pression avec les classiques manifestations paranormales : objets qui ont bougé, radio qui s’allume toute seule. Et puis à partir de là, cette pression retombe progressivement au fur et à mesure que Mike Enslin affronte les différentes réalités auxquelles il est confronté. L’atmosphère étouffante et terrifiante que nous avait promis le directeur de l’hôtel se transforme en une découverte apocalyptique d’une chambre en constante évolution (on passe d’une chambre enneigée, à une chambre sombrant dans l’eau, puis une chambre totalement en ruine). Mais là où cette atmosphère se retrouve anéantie, c’est lors du passage après la noyade où l’auteur se croit revenu à L.A.. Ce passage crée une brisure complète du film au point de nous empêcher d’apprécier pleinement la scène finale qui se voulait à la fois bouleversante et traumatisante. Pour moi, il s’agit là d’une mauvaise mise en scène. A trop vouloir en faire, on finit par se perdre. Et c’est l’état dans lequel se trouve le spectateur, totalement perdu. Bien sûr, cet état peut être posé comme un parallèle avec celui de Mike Enslin, qui est, lui aussi, totalement désemparé. Mais le problème, c’est qu’on ne parvient plus alors à ressentir la terreur qui est la sienne.

Un dernier point négatif se trouve dans le jeu d’acteur de John Cusack. Car il s’agit là d’un film à huis clôt et donc tout le film, quasiment, se tient sur sa seule interprétation. Très efficace dans son rôle de personnage un peu blasé et paumé d’écrivain qui fuit un passé de douleurs, je trouve qu’il perd en intensité et en crédibilité à partir du moment où il commence à perdre son calme et surtout le sens de la réalité. Je le trouve un peu surjoué et surtout trop confiant lors de l’affrontement final avec l’esprit de la chambre. Je le trouvais bien plus convainquant dans le film Identity de James Mangold.
Vous allez sûrement vous dire qu’au final, j’ai détesté ce film. Mais loin de là, je l’ai trouvé très divertissant et visuellement impeccable. Pour autant, j’ai juste été déçu car je m’attentais à bien mieux. Je trouve que Chambre 1408 s’apparente davantage à un épisode de la série La quatrième dimension que l’on aurait étiré pour en faire un long métrage.
Réalisation : Mikael Hafstrom _ Durée : 1h44 _ Année : 2008 _ Genre : Thriller fantastique _ E.U.