Cinq jeunes vacanciers s'installent dans une baraque au coeur d'une sinistre forêt. En descendant dans une cave lugubre, les deux garçons de la bande découvrent un vieux magnétophone qui, une fois remis en marche, émet une incantation magique. Laquelle réveille les forces du mal, déclenchant ainsi une horreur sans nom...
Attention objet culte !!
Le premier film de Sam Raimi est tout simplement une sommité en matière cinématographique. Il s'est imposé d'emblée dans le genre et dans le 7ème art en général. Il faut dire que le savoir faire du jeune homme, 20 ans à l'époque, est énorme, mais surtout très avant-gardiste.
Une cabane perdue au milieu des bois, un groupe de jeunes gens en vacances, une créature diabolique, tout est là pour faire de ce film une parfaite réussite car il se trouve entre les mains
d'un jeune homme plein d'idées. Evil Dead est de ces films des années 70-80 qui utilisent tous les codes classiques des
films d'horreur (monstres qui surgissent, cris de femmes, musiques inquiétantes...). Et il fait parti des rares à avoir ce côté vraiment effrayant, l'Exorciste en tête.
Comment ne pas penser au banc à bascule qui tape sans cesse contre le mur de la maison, la caméra fole qui parcours la forêt en direction de la cabane et qui observe ses proies, la fille
qui se fait violer par un arbre (à l'époque, il fallait oser), la divination des cartes avant de se transformer en possédée, la copine d'Ash, assise et ricanant et bien sûr la tronçonneuse. Un
tas d'éléments, de passages et personnages qui resteront à jamais dans la mémoire des gens, tel est la force d'Evil
dead.
Mais là où le film est vraiment fort, c'est dans l'art et l'ingéniosité de la réalisation. Il suffit de penser à l'anecdote connue de tous comme quoi, pour simuler la charge sauvage de
l'esprit diabolique, Sam Raimi courait comme un dingue dans la forêt, caméra à la main. Une idée grandiose plaçant le spectateur à la place du démon. Mais son inspiration ne s'arrête pas là.
L'angoisse du film est bien plus grandit par tout ses gros plans sur les visages inquiets et inquiétants de ses divers personnages. Les travelings incroyables qui balayent sans cesse l'espace. La caméra de Sam Raimi est comme son film, très survoltée. Autre point fort de
monsieur Raimi, l'art de mélanger l'angoisse et l'humour noir. S'il est vrai que Evil Dead 2 est le summum en la matière, ce
premier pus offre déjà des scènes comiques dans un genre qui n'est pas vraiment adepte en la matière. Mais bien plus que l'humour, ce premier jet se penche sur le côté épouvante et gore avec
intelligence et une efficacité renouvelée. Les visages de possédés avec leurs yeux globuleux et révulsés offre un visage qui renforce le côté cartoonesque (un côté bien plus amplifié dans le
volet deux). Mais de ce côté cartoon, il en ressort par certains plans, des visages d'horreur qui ont laissé plus d'un
cauchemar hanter le sommeil de spectateurs sensibles. Et bien que les années soient passées, cet aspect du film ne gêne en
aucun cas. Bien au contraire, ce côté rétro, avec ses maquillages pas toujours réussis, pas toujours complets (on voit parfois une partie du visage des acteurs) et les poupées remplaçants les
démons lorsqu'ils attaquent les jeunes, renforcent l'aspect grandiose et culte de cette bande horrifique.
Magnifique, culte tout simple un chef d'oeuvre que le temps ne peut altérer.
Réalisation : Sam Raimi
Durée : 1h 20
Année : 1981
Origine : E.U.
Genre : Horreur