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  • : Mes avis, mes coups de gueules et mes coups de coeur. En clair, je fais mon cinéma !!
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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 19:04

 

Résumé

Et si vous aviez une seconde chance… Que feriez-vous ? Que changeriez-vous ? Jusqu'où iriez-vous ? Quatre adolescents font une découverte qui va changer leur vie : une machine aux possibilités infinies… mais aux conséquences parfois irréversibles.

 

 

Avis

Le film Projet Almanac est un film de science-fiction traitant du voyage dans le temps de manière totalement fantasque.

 

 

Le film, malgré une grande volonté de bien faire de la part du réalisateur et des acteurs talentueux, possède de nombreux défauts à tous les niveaux. Le défaut majeur, à mon sens, se trouve dans le fait d’utiliser le found footage. Sincèrement , je ne trouve aucun intérêt à utiliser ce procédé dans ce film, si ce n’est expliquer le visionnage de l’anniversaire des 7 ans de David Raskin et le fait que filmer leurs « aventures » permet l’existence (SPOIL) du deuxième caméscope du père dans le grenier à la fin du film. Rien n’empêchait d’utiliser une manière de filmer classique sans pour autant retirer le fait que le groupe de jeunes filme tout au long de leur expérience et  leurs voyages. Certes cela aurait sûrement nécessité plus de moyens financiers mais cela aurait aussi évité des passages inappropriés comme celui de l’hôpital (qui prendrait une caméra pour aller voir un ami dans une sorte de coma). On a la sensation que ces jeunes vivent avec une caméra allumée H24. Ça manque clairement de crédibilité.

 

 L’autre défaut majeur réside dans le scénario. Plus clairement, le scénario regorge de défauts. Le thème du voyage dans le temps est un sujet très complexe à développer. Il existe deux sortes de concepts sur le voyage dans le temps.

Le premier, tout voyage dans le passé fait déjà parti des évènements et ne peut en aucun cas être modifié. Plus clairement, il n’y a pas de point zéro sur la ligne du temps, les actions des protagonistes dans le passé existaient déjà avant qu’ils ne les fassent car elles étaient déjà comprises dans la ligne temporelle de ces derniers. Les meilleurs exemples de ce type de film sont sûrement Prédestination ou L’Armée des 12 singes dans lequel le personnage de Bruce Willis se souvient de la scène de l’aéroport en tant que témoin avant de l’avoir vécue. Cette vision du voyage dans le temps démontre que peu importe ce qui est fait, cela a déjà eu lieu. On ne peut donc rien changer aux évènements. Et cela exclut aussi les lignes temporelles parallèles à la manière de Retour vers le futur 2 lorsque Doc et Marty retournent dans un 1985 où Biff « dirige » Hill Valley. Dans le cas du Projet Almanac, (GROS SPOIL) le fait de retourner dans le passé et brûler la machine à voyager dans le temps aurait dû annuler la présence de la caméra amenée par David puisque lui-même disparaît. Le fait que finalement elle soit restée dans le grenier avant d’être redécouverte par David et sa sœur à la fin du film pose alors un problème de compréhension. Car dans la logique du film, un évènement peut être modifié en retournant vers le passé (comme dans Retour vers le futur), mais alors, si David retourne à l’époque de ces 7 ans et détruit la machine, lui et ses amis n’ont jamais pu faire les voyages dans le temps et donc la deuxième caméra ne devrait en aucun cas se trouver dans le grenier. C’est le même cas de figure lorsque David se rend la deuxième fois au festival pour embrasser  Jessie, il aurait dû se rencontrer. Or le premier David qui est censé déjà être avec Jessie n’est pas là. Il y a d’autres problèmes d’enchaînements de ce genre dans le scénario surtout lorsque le petit groupe revient dans le présent et que de nombreux évènements ont changé. On ne découvre pas vraiment les vrais changements occasionnés. Sur ce point, L’effet Papillon de Eric Bress et de J. Mackye Gruber est bien mieux conçu car le personnage d’Evan joué par Ashton Kutcher reçoit en un coup tous les souvenirs qu’il n’a pas, en quelque sorte, vécu. Un autre point négatif, et pas des moindres, le groupe change des évènements dans le passé qui ont quelques conséquences dans le présent à leur retour. Sur ce point, tout le monde est OK, on s’en rend rapidement compte avec la téléportation du chien lors du premier voyage. Mais franchement, on se demande comment un simple baiser peut engendrer autant de dégâts. C’est tout de même un peu tiré par les cheveux. De plus, après seulement un premier test, dans lequel la voiture (clin d’œil à Retour vers le futur) finie fusionnée au mur, ils décident tous de voyager eux-mêmes. Je sais qu’on dit que la jeunesse est insouciante mais tout de même, là c’est un peu poussé.

 

Tous ces détails (et il y en a bien d’autres) démontrent les points faibles d’un scénario qui joue sur des facilités pour raconter son histoire, une histoire qui ne tient pas debout tellement elle part dans tous les sens. En effet, le film se veut être un teenage movie très fun (de ce côté-là, j’adhère complètement, et c’est grâce à ce petit groupe de bons acteurs), en témoigne le passage du festival (pour le coup, le found footage remplit son rôle). Mais en quoi ce passage nécessite réellement son implication dans un voyage dans le temps et surtout pourquoi il sert de point de défaillance du continuum espace-temps. Pourtant, dès le début, la logique aurait voulu que l’histoire s’oriente vers le père disparu, vu qu’il est l’inventeur de la machine, vu qu’il apparaît sur la vidéo de l’anniversaire et vu qu’il meurt juste après ce passage de la vidéo. Il est parfaitement clair que le scénario n’est pas abouti et qu’il surfe plus sur le succès d’un film comme Projet X avec en bonus des voyages dans le temps pour rendre les changements (réussites d’examens, gagner à la loterie etc…) beaucoup plus fun.

 

 

Finalement, ce film se découvre plus pour son « côté » Projet X que son côté SF à la Retour vers le futur qui se trouve dans la première partie du film. Et c’est d’ailleurs cet aspect qui attire les spectateurs lors du visionnage de la bande-annonce. Pour le reste, c’est un plantage complet et c’est bien dommage.

 

 

 

 

Réalisation : Dean Israelite _ Durée : 1h47 _ Année : 2015 _ Genre : SF _ Américain

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