Résumé
Une nuit, des sphères de la taille d'une balle de tennis, contenant des créatures à l'apparence de serpents, tombent en nombre inconnu partout dans le monde. Ils sont programmés pour
prendre la place des cerveaux humains. Un de ceux-ci s'attaque à un jeune homme, Shin'ichi, durant son sommeil, en essayant de s'introduire par son oreille mais ne peut l'atteindre, ce dernier ayant gardé ses écouteurs pour la nuit. Réveillé en sursaut alors que le parasite tente de s'introduire par son nez, il essaye de se défendre mais finit par se faire perforer la main droite. Le lycéen prend alors ses écouteurs et les enroule autour de son bras, empêchant le parasite de grimper jusqu'au cerveau. Ne pouvant quitter son bras, ce dernier fusionne finalement avec sa main droite. Pendant ce temps, d'autres parasites, ayant réussi à prendre possession du cerveau de leur hôte, commencent à se nourrir d'êtres humains, tandis que la créature et Shin'ichi sont forcés de cohabiter.
Avis
Parasite est un manga de Hitoshi Iwaaki publié de 1988 à 1994 et comprenant dix volumes reliés. J’ai découvert et dévoré cette série lors de sa sortie en France, en 2002, chez les éditions Glénat et déjà, j’étais complètement sous le charme de cette surprenante et captivante série SF. Et c’est avec une grande surprise, que le studio Madhouse réalise une série de 24 épisodes dès 2014, soit vingt ans après la fin de publication du manga. Afin de remettre le manga au goût du jour, certains détails, comme le design des personnages, ont été modifiés. Et c’est à Tadashi Hiramatsu que l’on doit les nouveaux visages de Kenichi et des autres personnages.
Quant au scénario, c’est Shoji Yonemura qui s’est penché sur l’adaptation. Il est certain qu’il a fait un travail magnifique tout en respectant l’œuvre originale. L’animé vire entre l’intense et le dramatique avec une telle maestria que l’on ne peut ressortir d’un épisode sans être bouleversé par toutes les émotions qui émanent de la série. En effet, la série ne perd pas son temps à s’étirer dans la longueur pour exploiter des affrontements inutiles entre les parasites à la manière d’un shônen. L’histoire est beaucoup plus adulte, beaucoup plus dramatique et beaucoup plus sombre. On plonge littéralement dans une pure série de science-fiction à la manière des films américains des années 80-90 basés sur des invasions extraterrestres par mélange des espèces comme le film Les Maîtres du monde de Stuart Orme avec Donald Sutherland. Et ce n’est pas pour rien que l’une des scènes les plus marquantes, pour ne pas dire traumatisantes, de la série a lieu dès les premiers épisodes. Ce passage va engendrer un bouleversement sur la pensée et la physiologie de Shin'ichi qui va devenir à lui tout seul un être singulier. Car Parasite, ce n’est pas seulement une histoire d’invasion par des créatures qui prennent possession de leur ôte mais c’est aussi un questionnement sur les raisons de nos existences en tant qu’espèce, sur notre place dans l’univers. Ces questionnements prennent une place essentielle lors du final où Shin'ichi affronte une créature, elle aussi unique, devenue la dernière trace de l’existence des parasites en tant qu’être singulier.
Cet animé est à mes yeux un des meilleurs qu’il m’a été permis de voir. En effet, l’intérêt de cette série ne se limite pas seulement à la qualité de son scénario et des thèmes abordés par l’histoire qu’il raconte mais aussi par sa construction visuelle et sonore. La bande son est tout à fait incroyable. Elle donne à la série cette part de violence animale, l’intensité de l’émotion de manière primale par le biais d’un piano ou d’une musique mêlant le métal, l’électro et le dubstep. Le tout amené par une qualité d’animation, qui ne faiblit dans aucun épisode, digne d’un long métrage. L’apport des nouvelles techniques d’animation a permis de donner une dimension beaucoup plus réaliste et puissante à l’apparence des parasites fusionnés. Il est d’ailleurs bon de souligner une petite anecdote que j’ai lu dans un numéro spécial du magazine Mad Movies sur James Cameron. Le réalisateur était un fan du manga lors de sa sortie et l’image des parasites lui a inspiré le visuel du T-1000 de Terminator 2 : le jugement dernier lorsqu’il fait jaillir des lames de son corps. Comme quoi, ce manga possède un réel potentiel et fait partie de ces rares œuvres qui valent vraiment la peine d’être lues ou regardées.
Parasite, c’est tout simplement pour moi l’animé de l’année. Complet dans sa réalisation et très riche dans son histoire, une fois que l’on commence cette série, on ne peut plus s’arrêter. Et à chaque fin d’épisode, on n’en ressort jamais indemne tellement la série est forte en bouleversements. Un véritable fan de japanimé ne peut passer à côté de cette série. Alors si c’est votre cas, dépêchez-vous de vous la procurer, vous ne le regretterez pas.
Studio : Madhouse _ Réalisation : Kenichi Shimuzu _ Durée : 24x25 min _ Année : 2014 _ Genre : SF, Drame, Action