Résumé
Yusuke Urameshi, quatorze ans, est le parfait voyou : bagarreur et rebelle. Pourtant, un jour, il meurt en sauvant un petit garçon d'un accident, mais cet enfant aurait survécu miraculeusement même si Yusuke n'était pas intervenu. Non prévu par les instances du royaume des morts, son sacrifice pose problème. C'est pourquoi on lui propose de revenir à la vie, après avoir réussi à prouver qu'il en est digne. Il devient alors détective du monde des esprits sans le savoir, et est doté de pouvoirs qui l'aideront dans ses différentes tâches, aussi bien dans le monde des humains que dans celui des esprits.
Avis
Yuyu Hakusho, c’est avant tout le premier manga à succès du mangaka Yoshihiro Togashi qui signait là son premier long manga (19 volumes).
Pour moi, Yuyu Hakusho est une série incontournable dans le genre shônen. Mélange très explicite de Dragon Ball Z et Saint Seiya, Togashi use d’une plume très classique avant de libérer son style graphique (fini/inachevé). Il en va de même pour la narration qui, après le volume 6, prend un ton de plus en plus singulier. C’est pour cette raison que l’univers du manga change du tout au tout vers la fin, prenant une intonation plus mature, ce détournant presque complètement des combats pour s’intéresser davantage aux sentiments et au devenir des personnages.
Etant une série à succès, il est donc logique qu’elle se soit vu attribuer une adaptation en animé. Le Studio Pierrot fut chargé de la réalisation et ainsi, 112 épisodes et deux films virent le jour. Comme dans toutes adaptations, beaucoup de différences existent donc entre le manga et l’animé, et Yuyu Hakusho n’est pas une exception.
La plus grosse différence entre les deux se trouve dans le début de l’histoire, à la mort de Yusuke. Là où le manga se penche sur l’errance de Yusuke à l’état de fantôme en lui faisant vivre des aventures paranormales, l’animé préfère zapper la quasi-totalité de cette période. Seuls les passages mettant en scène Kuwabara et le corps « dormant » de Yusuke sont conservés. L’animé passe directement à l’action avec le premier arc narratif en tant que « Détective des Ténèbres » durant lequel il rencontre Kurama et Hieï. Autre différence, l’humour est beaucoup moins marqué que dans le manga où Togashi jouait avec le design de ces personnages, parfois au détriment de la qualité graphique. Dans la version TV, même les monstres secondaires (dont le design était souvent ridicule dans le manga) se retrouvent retravaillés afin d’avoir un aspect plus effrayant et plus menaçant. Cet animé est parcouru par de nombreuses autres différences comme dans le design des personnages (les tenues de combat de Sensui obtenues grâce au Seikoki sont améliorées) ou encore comme la disparition ou l’ajout de personnages. En effet, un personnage important manque à l’appel durant tout l’animé, (personnage aussi présent que Keiko ou Shizuru dans le manga), je veux bien sûr parler de la mère de Yusuke. Personnage très fort et très alcoolisée (elle est même présente lors de l’Ankoku Bujutsu), elle disparaît pour laisser sa place à l’acolyte de Koemma, un démon du Royaume des Ténèbres. Enma Jr et lui sont le duo comique servant à atténuer les tensions de la série. Et je dois dire que le duo fonctionne bien (et il est surtout beaucoup moins « trash » que la mère de Yusuke).
Il s’agissait là de petits écarts mineurs car la deuxième grande différence entre l’animé et le manga se trouve à la fin de la série, après l’arc concernant Sensui. Yusuke retourne donc dans les Ténèbres pour rencontrer son père. Il s’ensuit un tournoi qui décidera du futur « dirigeant » de ces terres inhospitalières. Dans cette partie, Togashi ne s’intéresse déjà plus aux combats que peuvent mener ses personnages. Il a conclu leur histoire respective en retraçant une partie de leur passé après qu’ils aient décidé de leur alliance avec les grandes puissances des Ténèbres. Pour le mangaka, la série se clôture bientôt. Et après l’annonce du gagnant du tournoi qui se fait lors d’une simple discussion entre Kurama et Kuwabara, il s’intéresse à la vie de Yusuke une fois revenu sur Terre (il devient une sorte de Détective concerné par le paranormal) et sur l’effondrement du Royaume après un coup d’Etat d’un groupuscule terroriste spécial issu du Royaume. La crédibilité du Grand Enma Daimaô est même remise en cause, ainsi que l’intégrité de son Royaume. On apprend alors que les Ténèbres sont reliées sans entrave à la Terre, d’où la nécessité de régler certaines affaires dites « paranormales » par les humains qui ne connaissent rien sur l’existence de ces mondes. Le manga se conclut à la mort de Genkaï et de son lègue envers Yusuke et ses amis. Dans l’animé, il en est tout autrement. Nous assistons au tournoi quasiment jusqu’à la fin, ou du moins, jusqu’à la fin des combats concernant Yusuke et ses amis. Tous ces combats sont exploités de manière exemplaire et sans abus. Cela amène enfin un aboutissement réel et visuel quant à la quête de chacun. Puis après l’annonce du vainqueur du tournoi, Genkaï, qui, ici, est toujours vivante, annonce son lègue au groupe d’amis. Etrangement, Yusuke n’est pas présent. Il n’apparaît qu’à la toute fin, marquant son gr
and retour auprès de Keiko, son amour de toujours. Car c’est bien sur ce dernier point que l’animé veut s’accentuer. La relation amoureuse entre les deux personnages se clarifie et nous offre le tableau final sur fond de soleil couchant.
Les deux versions sont parfaitement complémentaires. Il n’y a donc pas à choisir entre l’une ou l’autre. Elles apportent leur lot de satisfactions.
Concernant l’animation propre à l’animé, elle est dans l’ensemble très correcte. On sent une grande progression au fur et à mesure des épisodes, tout comme ce fut le cas pour le travail de Togashi. C’est pourquoi les deux derniers arcs possèdent une grande qualité dans l’animation comme dans le charactDragon Ball (je parle de la série animée, donc la première série, pas celle de Dragon Ball Z). Et malgré certains combats un peu trop kitch (je pense lors du premier Ensatsu Kokuryuha de hieï) d’autres sont majestueux comme celui entre Yusuke et le Doctor. Le score est vif et entraînant. Il accompagne parfaitement et habilement l’ensemble de la série (même si j’ai une légère réticence vis-à-vis de l’opening et de l’ending).
er designer. Cette qualité, on la retrouve dans la chorégraphie et la réalisation des combats. Ces derniers sont tout simplement d’une efficacité impressionnante. Je n’avais pas vu de tels combats au corps-à-corps, réalisés avec une vitesse d’action aussi vive que lisible, depuis
En clair, Yuyu Hakusho est, à la fois, un manga et une série animée à ne rater sous aucun prétexte. Il fait partie de l’Histoire du Shonen et en est une pierre angulaire. Un must dans sa catégorie.
Studio : Studio Pierrot _ Réalisateur : Noriyuki Abe _ Durée : 112x25 min _ Année : 1992-1995 _ Genre : Action, Fantastique _ Japonais